L'origine du monde #MeMySexe And I® [LA CHRONIQUE]
Il m’est souvent demandé ce que j’entends par “Féministe païenne”.
Pourquoi je me définis de la sorte.
Tout comme mon pseudonyme, Me My Sexe and I®,
“Féministe Païenne”, fait référence au sexe. À mon sexe.
Et à ma propension à tout analyser au prisme de l’intime et du vécu personnel.
Y compris le féminisme. Surtout le féminisme, dirais-je même plutôt.
Militant pour l’abolition des mutilations sexuelles féminines au sein du GAMS (Groupe pour l’abolitions des Mutilations Sexuelles), aimer mon sexe au sens propre, et figuré, m’est toujours apparu comme un impératif. Et réhabiliter la perception que nous en avions en tant que femme à titre individuel et collectif, comme une nécessité.
Les mutilations sexuelles féminines consistent en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins. C’est la plus ancestrale des violences faites aux femmes. Une violence qui s’inscrit littéralement dans leur chair, et plus précisément dans leur sexe avec des séquelles qui peuvent légitimement susciter notre rage à toutes.
Elles se pratiquent en Afrique, en Asie, au Proche-Orient, en Inde, ou en Indonésie, pour la même raison: l’opprobre dont fait l’objet, depuis la nuit des temps, la sexualité des femmes, et plus particulièrement, leur plaisir; le clitoris n’ayant pas grand-chose à voir avec la fonction reproductive, il est considéré comme inutile.
Radier les femmes de leur jouissance est la raison majeure de l’existence de ces mutilations. Au nom de la bienséance, de la tradition, de la religion ou de la politique, notre sexe, prétexte à la diabolisation du féminin, est ainsi sujet à la honte. Berceau de notre jouissance, “Continent noir” pour certains, il justifie aujourd’hui encore la plus ancestrale des atteintes faites au féminin.
Raison pour laquelle je ne peux concevoir mon féminisme autrement qu’ancré dans mon sexe. Au sens propre du terme. Parce qu’il est la cause du plus ancestral des saccages faites au féminin. Et figure la raison pour laquelle, chaque année dans le monde, 3 millions de fillettes, à raison d‘une fillette toutes les 10 secondes, soit 6 fillettes par minute, se retrouvent excisées.
Je suis une féministe païenne, inscrite dans mon sexe, dans ma chair, parce que l’excision me rappelle tous les jours, avec chaque fillette, chaque femme qui en a fait les frais oh combien l’intime a toujours été politique, et le politique a toujours reposer sur nos corps et sa domestication. Qu’il a depuis toujours débuté avec le sexe de chacune d’entre nous, dans la manière dont le féminin nous est transmis, dans la façon dont il est incarné par les femmes de notre famille. Dans la façon dont il a été autorisé ou non à se déployer dans toute sa mesure.
Païenne, c’est m’affirmer charnelle.
Me placer à l’épicentre de mon être, au cœur de ce sexe qui n’est ni sale ni impur. C’est me souvenir d’un temps fort ancien où perçu comme beau, il était célébré, fêté, adulé, honoré, sanctifié, craint, avant de devenir une insulte. Signe d’un dédain universel. Et rappeler que mon plaisir, celui des autres femmes et celui de nos filles, est une affaire sérieuse. Une affaire tellement sérieuse qu’elle est prétexte dans le monde, à la mutilation de milliers de femmes chaque jour. À une insulte, qui faite à une seule, nous est faite à toutes. Et il est important que nous le réalisions. Comprenions que derrière cette violation brutale des droits et de l'intégrité physique et morale des filles et des femmes, il est question de notre épanouissement à toutes et de l’enjeu qu’il figure. Qu’il n’est pas question de stigmatiser les mères se livrant à la pratique, mais questionner au travers de celle-ci, la façon dont le féminin leur a été transmis, dont il se transmet. Comprendre de quoi il est le nom. Pour elles, tout comme pour nous toutes.
Et parce que je n’en peux plus de ce récit qui s’oppose à la jouissance des femmes et de leurs filles quasiment partout!je milite pour la réhabilitation au sens propre et figuré pour toutes, d’un féminin synonyme de puissance, de beauté et de respect.
L’Afrique est le berceau de l’excision. Elle y serait apparue il y a près de trois mille ans. On dit de l’Afrique qu’elle est l’origine du monde. Qu’elle serait notre origine à tout.e.s.
Entre mes jambes, entre les jambes des fillettes qui subissent les mutilations sexuelles féminines, réside aussi l’origine du monde. D’un monde de souffrance qui ne peut plus avoir cours. Qui requiert que nous transformions durablement, le récit des règles présidant à notre appartenance intime au féminin. Aimions notre sexe au sens propre, et figuré. Individuellement et collectivement. Et nous sachions dotées d’une vulve, d’un clitoris - pour notre seul et unique plaisir, et n’en n’ayons plus honte.
xoxo
Axelle
—REPORTAGE
[ LA SAISON DE L’EXCISION ]
"Pour les familles originaires d’Afrique, du Moyen-Orient ou encore d’Asie et vivant en Europe, les vacances sont parfois synonymes de retour au pays... et de cauchemar pour leurs filles. Chaque année, des milliers de jeunes filles se font exciser par surprise dans le pays d'origine de leurs parents.”
Les Mutilations Sexuelles Féminines ( MSF ou MGF pour les anglo-saxons- G valant pour Génitales) touchent à la légitimité du désir et du plaisir féminin. Au droit pour chacune à une sexualité comme espace d’absolu liberté.
Incluant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminin, elles concernent aujourd’hui
6 fillettes par minute dans le monde, et on estime que 200 millions de femmes ayant fait les frais de la pratique vivent de nos jours dans plus de 30 pays du monde.
Dont 125 000 en France.
Si les tendances actuelles se poursuivent, 68 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans risquent, elles aussi de subir des Mutilations d’ici 2030.
Parmi elles, des dizaines de milliers de fillettes et d’adolescentes européennes pensant se rendre en vacances pour l’été dans le pays d’origine de leurs parents, et qui reviennent amputées d’une partie d’elles-mêmes…
Réalisé au Somaliland, en Irlande et en France, le documentaire de France 24,
La saison de l’excision : le cauchemar des Européennes de retour au pays
revient sur la situation.
Pour regarder le documentaire
,
cliquez ici
—DOCUMENTAIRE
[ ON NE NAÎT PAS FÉMINISTE ]
“Comment est-ce possible qu’à 33 ans, je sois incapable de dessiner l’organe responsable de mon propre plaisir?”
… C’est sur ces mots de la réalisatrice Ludivine Tomasi que débute le documentaire “On ne naît pas féministe”. Avec pour point de départ sa méconnaissance personnelle à 33 ans de la véritable forme de son clitoris, elle part à l'aventure afin de comprendre le monde qui l’entoure, se chercher, et remonter aux racines du sexisme, le genre, pour voir si l'éducation à la sexualité en France a les moyens de sauver les prochaines générations du patriarcat.
Ses incursions dans le système scolaire sont particulièrement édifiantes, et rappellent que même dès 5 ans, les enfants sont pétris de biais, éminemment sexistes pour certains. Rappel du fait que ce qui se passe dans les familles, dans la société, va se réfléter dans l’éducation nationale, à l’école. Et non l’inverse.
Pour regarder le documentaire, on ne naît pas féministe (LCP), cliquez ici
—”FUCKING BITCH!”
[ALEXANDRA OCCASIO -CORTEZ ]
Parce qu'être époux et père de filles ne vous exonère pas.
Époustouflante!! Alexandria Ocasio-Cortez (« AOC ») qui dans son discours au Congrès en ce milieu de semaine a su adresser à son agresseur la réplique la plus brillante que j'ai vu de ma vie. Étoile montante du Parti démocrate ( et à mes yeux présidentiable en puissance), elle a su dire tout ce qui devait l’être avec clarté, classe, et un flegme...
pour regarder l’incroyable réponse d’Alexandria Ocasio-Cortez , cliquez ici
Bon.s visionnage.s et bon (ne fin ) de dimanche ! Prenez soin de vous.
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