Depuis le lancement de cette newsletter, je vous ai parlé de ma propension (recouvrée) à voir le verre à moitié plein, de l'importance que la lecture revêt dans ma vie, et de la nécessité de la pluralité des récits à propos des personnes noires, et plus particulièrement des femmes noires.
Il est donc temps de parler de sexe. Au sens propre.
Il m'ait souvent demandé de m'expliquer sur mon pseudo, ce fameux Me My Sexe and I dont m'a un jour affublée une amie chère (coucou Dorah !) et sa signification. "Non mais toi, c'est pas me myself and I ! Toi c'est me, MY SEXE and I hein !" s'était elle écriée ce jour-là au milieu du salon, sous les rires des clientes présentes. Elle faisait référence à ma propension à tout analyser au prisme de l’intime et de la sexualité. "La moindre conversation avec elle, et vous finissez par parler de cul ! » avait-elle ajoutée à la cantonade, tandis que moi aussi, je riais, à la surprise de certaines.
Mais le fait est que j'assumais totalement. Elle ne m’embarrassait en rien par ses propos. J'étais bien là meuf avec laquelle vous finissiez par évoquer des choses personnelles et intimes, sans parfois comprendre comment cela était venu à se produire. Et j’en étais plutôt fière.
Ce qui m'étonnait davantage, c’était le peu d'intérêt que beaucoup de celles que je côtoyais semblait porter à leur intimité, à leur sexualité. Que je sois parfois, la première interlocutrice avec laquelle elle prenait le temps de penser à leur sexe. Au sens propre. Moi, le sujet m'intéressait depuis belle lurette, et me passionnait. Probablement parce que j'avais eu à apprivoiser le mien, définir et en revendiquer la jouissance, la joie et le sacré alors que rien ne m'y prédestinait, que l'histoire avait fort mal débutée entre lui et moi.
À la genèse de mon intérêt pour le sujet, il y avait le saccage de mon intimité lorsque j'avais tout juste 11 ans. Un viol qui aurait pu me condamner pour toujours à être étrangère à ma chair, mon désir et mon plaisir. Parvenue à rétablir la connexion avec mes sens, à considérer ce qui m'avait été fait comme la manifestation de la façon dont on rentrait dans le féminin, devenions" femme" dans ma famille, il m'était devenue inconcevable au gré des ans, d'en être exclue. D'entretenir avec la part la plus intime de moi-même, mon sexe, une relation qui ferait la part belle à l'autre et ses désirs, et bien peu-voire pas du tout, à moi et mes envies. De m'envisager passagère de mon intimité.
Je ne voulais pas que mon sexe soit défini par (mon) rapport aux hommes, qu'il soit un lieu qu’ils utilisent, où ils se servent. Je voulais pouvoir en parler, qu'il me fasse vibrer, être une femme qui prend (et non pas seulement donne) du plaisir, a des orgasmes et peut disposer à sa guise de son corps. Je voulais pour la jeune fille que j'avais été, et à laquelle l'on avait failli le dérober, être une femme à qui son sexe appartient. Et entendre ce jour-là, ce possessif se rapportant à cette partie entre toutes de mon anatomie, dans la bouche de mon amie, (me) confirmait qu’il faisait bien parti de moi. Rappel de la connaissance qu’il m’avait fallu acquérir, et qu’il me faudrait désormais cultiver, de moi-même.
xoxo,
Axelle
P.S: Dans la démarche visant à l'approprier mon sexe pour moi seule, des livres m'ont facilité la tâche. J'ai choisi de partager certains d’entre eux avec vous cette semaine. Parce que j'ai appris qu'une sexualité libre, c'est une sexualité que l'on peut penser. Qu'elle ne se cantonne pas à la chair, mais requiert aussi une disposition d'esprit, et qu'il s'agit d'une création, unique pour chacune.
Puisse cette sélection contribuer à établir, rétablir, ou entretenir votre lien à votre sexe, vous rendre plus forte, vous élever, vous affranchir.
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Des malades expulsés par leurs propriétaires, des infirmières quittées par leur époux, les noms de cas contacts jetés en pâture sur les réseaux sociaux : en Afrique subsaharienne, la bataille contre le Covid-19 passe aussi par la lutte contre la stigmatisation. « Le coronavirus n’est pas une maladie honteuse » : la stigmatisation ralentit la lutte contre la pandémie en Afrique
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« Beaucoup d’entre nous ne sortent pas de cellule durant leurs règles car elles ont peur des fuites et honte de sortir. Elles ne sont pas à l’aise parce qu’elles n’ont pas le nécessaire pour se protéger comme chez elles. » Précarité menstruelle en prison: à quand la gratuité?
«Il n’est pas acceptable que des femmes en situation de précarité arbitrent entre un paquet de pâtes et des protections, il n’est pas acceptable que des jeunes filles fassent mine d’avoir oublié des serviettes chez elle pour s’en procurer ailleurs.» En septembre, des protections hygiéniques gratuites pour les femmes précaires
“Avec cette nouvelle campagne, il s'agit d'inviter les parents à prendre du recul et à se demander pourquoi on n'agit pas avec son enfant comme avec un adulte"."Les mots que je ne te dirais pas" : la nouvelle campagne contre les violences éducatives
« Ce changement provoque une transformation sociale et culturelle significative qui va permettre à des milliers de personnes de se marier légalement » Le Costa Rica, premier pays d’Amérique centrale à légaliser le mariage homosexuel
« [Les habitants] n'ont pas voté pour moi parce que je suis transgenre, ni contre, ils ont voté pour un programme et des valeurs » Pas-de-Calais : la première maire transgenre a été élue en France
Une femme sur 10 serait atteinte du syndrome des ovaires polykystiques (ou SOPK). Ce dérèglement hormonal provoque acné, dépression et risque d’infertilité. Enquête sur un mal des règles méconnu et rarement bien pris en charge.
Peu de données sont disponibles sur le sujet, alors que la littérature sur les affections du pénis est si abondante qu’il faudrait disposer d’un palace pour la réunir en entier en format papier. Les "bobos" du clitoris font peu parler d’eux, mais ils peuvent empoisonner la vie.
Sur Marilyn Monroe, on a tout écrit. De son enfance dans des familles d’accueil à sa liaison avec Yves Montand puis avec John Kennedy. De la folie de sa mère -qu’elle croyait être héréditaire- à ses légendaires retards sur les plateaux de cinéma. Et si la star était morte des suites d’une maladie dont on parle encore trop peu, l’endométriose?
“il y a aujourd’hui un nouvel espace entre l’âge adulte et la “séniorité”, une bonne quinzaine d’années assez démentes, pendant lesquelles on n’est plus une maman et pas encore une grand mère.” Comment se vit la sexualité quand on a 20 ans multiplié par deux ?
“réapprendre à aller moins vite dans la découverte de l’autre.” La crise sanitaire bouleverse les habitudes des célibataires et redéfinit l’étiquette de la rencontre amoureuse au profit du “slow dating”.
“Je me suis rendu compte à force de discussion que j’étais peu capable d’exprimer mon désir, que j’étais toujours en attente de l’expression de celui de mon amoureux. La distance a été l’occasion d’écrire ce que je désirais”. Avec le confinement, des femmes confinées seules ou en couple ont appris des choses sur leur rapport à la sexualité, à leur corps et au désir
Aujourd’hui, beaucoup de gens continuent sur leur lancée d’une sexualité 3.0 et à distance, par les interfaces de Zoom, Facetime, Skype, alimentés de vidéos, photos, appels vidéos - et qui incluent un nouveau rapport à la sexualité ainsi qu’à la technologie. Le sexe après le confinement
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