Hello les Gen(te)s!
J’espère que vous allez bien!
Voilà nous y sommes (presque), à la fin de cette année 2021. Plus que quelques heures. Histoire de ne pas changer une équipe qui gagne, je vous ai concocté pour cette ultime édition de l’année en ce jour de l’An 2021, une newsletter parlant:
- des faits d’actu en rapport avec les femmes (sous toutes leurs facettes), ayant retenu mon attention ces derniers jours,
- une sélection audio et vidéo de récits de parcours de femmes vaillantes,
- et parce qu’outre le solstice d’hiver, le 21 décembre est aussi La Journée mondiale de l’orgasme, je vous parle de l’anasyrma, d’une avancée scientifique (importante) à propos du clitoris, d’éducation sexuelle et d’une conversation intergénérationnelle intime et touchante qui m’a captivée.
Mais comme disent les américain.e.s, first thing first…
HOMMMAGE À bell hooks
… Je rêvais de la rencontrer un jour... Impossible de mesurer l'ampleur de l'apport de sa pensée, de ses écrits au récit collectif. L’annonce de sa disparition le 15 décembre dernier m’a particulièrement touchée ( pour preuve, mes publications instagram de ces derniers jours), et je profite de cette période de répit entre Noël et le Nouvel an pour relire ses ouvrages.
If I were really asked to define myself, I wouldn't start with race;
I wouldn't start with blackness;
I wouldn't start with gender;
I wouldn't start with feminism.
I would start with stripping down to what fundamentally informs my life, which is that I'm a seeker on the path. I think of feminism, and I think of anti-racist struggles as part of it. But where I stand spiritually is, steadfastly, on a path about love.
Si l'on me demandait vraiment de me définir, je ne commencerai ni par la race;
ni par le fait d'être noire ; ni par le genre ; ni par par le féminisme.
Je débuterai par dévoiler ce qui foncièrement fonde mon existence, à savoir que je suis une chercheuse qui chemine. Je pense au féminisme et aux luttes antiracistes comme composantes de ce cheminement. Mais là où je me tiens spirituellement, c'est résolument sur le chemin vers l'amour. || bell hooks
… La disparition de la poétesse, autrice, féministe, professeure, critique culturelle et activiste afroféministe bell hooks est une perte incalculable, comme l’a déclaré sur Twitter l’autrice et éditrice Roxane Gay. Outre la lecture de ses ouvrages que je vous recommande chaudement ( encore peu traduits en français, mais très accessibles en anglais, notamment l’incontournable All about love, ) il y a parmi les nombreux articles anglophones lui ayant rendu hommage, celui-ci :
bell hooks remembered: ‘She embodied everything I wanted to be’ avec les contributions de Reni Eddo-Lodge, David Olusoga, Jay Bernard, Johny Pitts, Jeffrey Boakye, Margaret Atwood, Candice Carty-Williams, Aminatta Forna, Afua Hirsch.
Ou /et celui-ci, à l’initiative de V ( alias Eve Ensler) avec quelqu’uns de ses plus proches ami.e.s et collègues, ‘She contained multitudes’: memories and tributes to bell hooks dont je retiens cette très belle description de l’autrice afro-américaine: "She was a Marxist with a red Mercedes. She studied Zen Buddhism and would fuss with you. She contained multitudes, as it were."
De ce côté-ci de l’Atlantique, merci à Causette sous la plume de Alison Terrien et Emma Gomez de m’avoir permis de parler d’elle, en mes termes.
REVUE DE PRESSE
« un jury à l’unanimité a reconnu Ghislaine Maxwell coupable de l’un des pires crimes que l’on puisse imaginer – faciliter et prendre part à l’agression sexuelle d’enfants » Affaire Jeffrey Epstein : Ghislaine Maxwell reconnue coupable de crimes sexuels par un tribunal de New York
« Rendre des comptes, ce n’est pas la justice (…) La justice, ce serait de rendre la vie à Daunte et de rendre la famille Wright à nouveau complète. La justice est hors d’atteinte » Etats-Unis : une policière reconnue coupable d’homicide involontaire sur un conducteur noir
«Nous souhaitons la bienvenue à Chief Sewell dans le deuxième poste le plus dur en Amérique» Eric Adams, le futur maire de New York, a annoncé mardi qu'il s'apprêtait à nommer pour la première fois une femme noire, au poste très sensible de cheffe de la police de la plus grande ville des États-Unis.
«Les femmes n’ont rien à envier aux hommes quand il s’agit de violence.» Un nouvel ouvrage historique montre que les femmes esclavagistes aux États-Unis étaient aussi brutales que les hommes et tiraient autant parti qu’eux de l’exploitation humaine.
“Ce que révèlent ces féminicides-là, dans une certaine mesure, c'est que certains hommes ont encore le sentiment que "la" femme leur appartient. C'est inscrit dans notre code culturel patriarcal, dans les religions, dans les systèmes politiques... C'est quelque chose qui existe depuis toujours. Ce qui est le plus important, maintenant, c'est qu'on le nomme.” Francine Descarries, sociologue, professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal, figure de proue des études féministes au Québec, revient pour TV5 Monde sur les causes et le sens du terme féminicide.
“près d’une femme hétérosexuelle interrogée sur deux dit avoir déjà été rabaissé au cours d’une relation, soit par des attitudes, ou des phrases méprisantes. La moitié des répondantes affirment également avoir déjà été traitée de "pute", de "conne" ou d'avoir fait l'objet d’une autre insulte lors d’une relation.” Un sondage lève le voile sur les "violences" subies dans les relations affectives chez les 12-24 ans
Il est question de l’Institut Women Safe dans le 7ème volet de la série documentaire La Fille sur le canapé, “Réparer l’intime”. Ce lieu précurseur est dédié depuis 2014 à l’accueil des personnes victimes de violences selon un protocole pionnier réunissant en un seul et même endroit une trentaine de professionnels : des juristes, des avocats, des infirmières, des médecins, des psychologues, des masseurs, des ostéopathes... Le documentaire “Réparer les vivantes”, diffusé en Novembre dernier sur LCP à l’occasion de la Journée Mondiale des droits des femmes, vous propose une immersion filmée au sein de l’institut, permettant de mettre un visage sur certaines des voix entendues dans la série.
À regarder ici
Autre lieu dédié à l’accueil des femmes victimes de violences, La Maison des Femmes de St Denis. Rattachée au Centre hospitalier de Saint-Denis, La Maison des femmes est une unité de soins qui prend en charge les femmes en difficulté ou victimes de violences. Dans le premier épisode, Ghada Hatem, fondatrice de l’unité revient sur la genèse de La Maison des femmes, raconte comment elle a imaginé un parcours de prise en charge pluridisciplinaire, centré sur la santé mais complété par un accompagnement social et juridique. Un lieu de soins qui ne ressemble pas à un hôpital, qui soit chaleureux, accueillant et rassurant. "Réparer les violences, en immersion à La Maison des femmes de Saint-Denis" est un podcast écrit par Jennifer Padjemi, réalisé et mis en musique par Théo Boulenger, grâce au soutien de la Fondation Kering. À écouter ici
MA RECOMMANDATION DE LA SEMAINE
DOCUMENTAIRE| SORTIR DE L’OMBRE| ONF CANADA |
Sortir de l'ombre est le troisième documentaire de la réalisatrice d’origine togolaise Gentille M. Assih. Fait rare, il donne la parole à des Québécoises inspirantes originaires de l’Afrique, reprenant le pouvoir sur leur vie après avoir subi de la violence conjugale. Il vous faudra parfois “attraper votre coeur” selon l’expression ivoirienne, à savoir “prendre courage; garder le contrôle de soi, se calmer”, à l’écoute de certains échanges (oh combien familiers pour certaines d’entre nous!), mais il y a fort à parier que vous n’oublierez pas de sitôt la bravoure et la force de Christiane.
Un documentaire à diffuser largement.
À regarder ici
SE RÉAPPROPRIER LA NARRATION
“Une pratique ancestrale qui consiste à montrer son sexe pour choquer l’oppresseur” L’anasyrma, un geste de révolte universelle face à l’ordre patriarcal
"La façon dont les organes génitaux féminins sont représentés dans le cortex somato-sensoriel humain est complètement sous-étudiée (…) Et ce manque de connaissance a freiné la recherche à la fois sur les comportements sexuels standards, mais également sur des conditions pathologiques" On sait désormais à quelle zone du cerveau le clitoris est relié (et c'est une avancée)
MA RECOMMANDATION DE LA SEMAINE
DOCUMENTAIRE| OPTION ÉDUCATION SEXUELLE| FRANCE 5|
Dans un lycée de la banlieue parisienne, une douzaine d'adolescents, en classe de seconde générale ou professionnelle, assistent à un cours pas comme les autres : option éducation sexuelle. Ils ont 15 ans et ont été sélectionnées pour participer à cinq ateliers d'éducation à la sexualité, animés par Thomas Guiheneuc. Le film raconte cette expérience pilote et suit le quotidien du groupe d'adolescents volontaires pendant plusieurs semaines.
Un doc que je vous recommande CHAUDEMENT pour prendre VRAIMENT la mesure de la nécessité d'aborder (en famille notamment) ces sujets.
MA RECOMMANDATION DE LA SEMAINE
PODCAST| L’AMOUR DE LEUR VIE| ARTE RADIO|
“Dans sa vie, Colette n’a connu qu’un seul homme: Jean, mon grand-père. Et on ne peut pas dire qu’elle ait eu une vie conjugale très épanouissante.”
Au moment où Inès Edel-Garcia enregistre sa grand-mère, elle est sur le pont de fêter ses quatre-vingt-dix ans. Pour la première fois, elle parle de son intimité et livre enfin tout ce qu’elle s’est retenue de dire durant toute sa vie : la vie sexuelle d’une femme dans les années 50. Une vie prisonnière des normes, de la religion, mais où brûle encore le regret d'un amour échappé. Inès a quant à elle 24 ans, et découvre la vie de couple… et leur échange donne naissance à un moment audio comme je les affectionne; tendre et puissant. À écouter ici pour se rappeler que nos mères, nos grand-mères, nos ancêtres, sont des femmes qui ont une histoire. À écouter ici
Voilà, ce sera tout pour moi pour cette dernière newsletter de l’année!
Je vous embrasse (particulièrement) en ce dernier jour de fin d’année,
prenez (BIEN) soin de vous, et rendez-vous en 2022, ici ou ailleurs,
pour de nouvelles aventures…;-)))
Axelle
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