Au nom de la joie #MeMySexe And I® [LA CHRONIQUE]
J'ai toujours fait du féminisme une affaire personnelle. Je l'ai toujours considéré dans sa dimension intime. Abordée en tant que moi même et au travers de mon parcours de vie.
Pour moi, il débute par soi et finit par soi.
Nous sommes celles qui l'incarnons, chacune à notre manière. Il est donc pluriel et riche de singularités.
Ce n'est pas une doctrine mais une invitation à se penser, soi. Une observation individuelle et intime. Un outil pour se rencontrer soi-même en le personnifiant.
Les thématiques qu'il englobe, me renvoie à la façon dont je choisis de mener ma vie. Je l'aborde avec mon histoire et l'histoire des miennes, des femmes de ma lignée, à commencer par ma mère.
Cette conception du féminisme m'est venue en découvrant le sens premier du terme. À l'origine, féminisme est une insulte faite aux hommes présentant des caractéristiques considérées comme féminines. Un terme dévalorisant le feminin. Chez les hommes. Je laisse ça infuser dans votre esprit. Et par la suite, il est devenu le terme synonyme de lutte pour l'égalité que nous connaissons, pour la plupart. Mais son sens premier, n'a jamais fait l'objet d'atttention.
Dans l'éducation que j'ai reçue de la part d'un tuteur maltraitant et violent mais journaliste de profession, il m'a été inculqué une grande attention aux mots et à leur signification.
Je devais tous les jours apprendre 5 mots nouveaux dans le dictionnaire et en réciter la définition à mon tuteur, raison pour laquelle les adultes avaient tendance à s'extasier de la richesse de mon vocabulaire "pour mon âge" sans se douter que la moindre erreur dans la définition recitée, occasionnait soit des coups de ceinture, soit des tapes du plat de la main. Les coups dépendaient de l'importance accordée au mot par mon tuteur.
Cette méthode d'apprentissage pour le moins "particulière" dont je ne minimise pas la brutalité, m'a paradoxalement inculqué un intérêt ne s'étant jamais démenti pour les mots. Et leur sens.
Et je n'ai jamais compris pourquoi le terme féminisme ne signifiait pas avant toute chose, aimer le féminin en soi. Et son expression chez les autres, notamment chez les hommes. Après tout, ne sommes nous pas toutes et tous faits des deux principes, féminin et masculin ?
De cette combinaison nécessaire personnifiée par nos géniteurs, a découlé notre existence même . Alors à quel moment peut-il être o.k de dévaloriser ainsi l'un de ses deux principes, et comment pouvons nous consentir à adopter le terme sans procéder à la restauration de son sens ?
Être féministe pour moi, c'est aimer le féminin en moi. Ciseler celui-ci en mes termes. Aimer mon sexe, ses manifestations et mes fluides corporels. C'est être païenne, inscrite dans ma chair, mes sens, l'instinct et le sauvage. Le sacré et la puissance. Honorer tout le possible qu'induit cette incarnation.
J'aime être une femme. Et parce que j'aime l'être, je suis féministe et œuvre pour que la joie à être femme soit de mise pour le plus grand nombre sur cette planète. Pour qu'il ne s'agisse plus d'une malédiction. D'un mauvais sort. D'une affliction. Non seulement pour celles qui me ressemblent, partagent avec moi par la naissance l'enveloppe corporelle, mais également pour celles qui aspirent à faire sienne cette incarnation, parce que là est leur vérité, celle dans laquelle elles se reconnaissent.
J'aime être feministe parce que j'aime le féminin en moi. Je suis féministe parce que comme le disait la poétesse et autrice afro américaine Maya Angelou, le féminin est mien depuis longtemps, et je serais bien stupide de ne pas être ma propre alliée.
Mon féminisme n'est pas et n'a jamais une réponse faite aux hommes. En réaction à leur personne, il est avant toute chose une déclaration que je me fais. Une déclaration d'amour et de reconnaissance du féminin en moi et de la joie qu'il recèle.
Depuis le début de l'Histoire, le féminin a toujours été un récit de désamour. De ce qu'il est, et de celles qui l'incarnent, dans tous les êtres chez qui il se traduit. L'histoire s'écrit à tout instant. À charge à nous de changer son cours.
When you know better, do better
disait aussi Maya Angelou.
Faisons mieux quand nous en savons plus. Lorsqu'on nous sommes mieux informées. Alors, transmettons en de meilleurs termes le féminin, conférons au mot féminisme une connotation personnelle, incarnée. Qu'il y soit aussi question de l'affirmation et de la joie d'être femme. Pour nous même d'abord. Et pour nos filles, surtout.
Soyons des féministes heureuses d'être des femmes. Afin que la joie à être femme soit de mise pour toutes, et puisse se transmette d'une lignée à l'autre.
xoxo
Axelle
—NOTRE MÉMOIRE COMMUNE
[UNE HISTOIRE DE ROUGE À LÈVRES ]
Cette semaine avait lieu les commémorations de la Rafle du Vel D’Hiv, qui a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942 à Paris. Nous connaissons beaucoup d’histoires à propos de cette période, mais celle-ci a retenu durablement mon attention et changé mon regard sur la notion de “frivolité” associé au rouge à lèvres et au maquillage, en général.
Je la partage avec vous en ce dimanche, peut-être qu’elle changera également, votre regard.
Cette histoire illustre à mes yeux, la puissance du féminin, du non renoncement à soi, même lorsque les événements les plus terribles visent à pulvériser votre être.
Je suis féministe et je cultive la joie et la beauté, la coquetterie et ma mise entre autre grâce à ce genre de récit.
—SI PARIS ÉTAIT UNE FEMME
[ZIZI JEANMAIRE]
Aragon affirmait que
« sans elle Paris ne serait pas Paris »
Zizi Jeanmaire, Parisienne de naissance, inoubliable interprète de la chanson “ Mon truc en plumes” vient de s’éteindre à l’âge de 96 ans des suites d’une hémorragie cérébral. Son prénom me faisait pouffer de rire (bêtement) quand j’étais petite, et puis en grandissant, j’ai découvert l’artiste et l’être audacieux derrière celle qui s’affubla de ce pseudo lorsqu’elle était petite. Elle figurait sur notre short list des Parisiennes de naissance que nous souhaitions interviewer pour Si Paris était une femme, mais tout comme Jeanne Moreau, son agenda ne le permit pas.
Dans son répertoire, une chanson en particulier m’a toujours beaucoup amusée. Et pour l’avoir entonnée joyeusement entre copines les mauvais jours quand nous avions mal au coeur, bah cadeau!
Et merci Zizi! Reposez en paix.
Heureuse de vous voir retrouver Roland.
—GOLDEN
[JILL SCOTT]
I'm holdin on to my freedom, can't take it from me
I was born into it, it comes naturally
Je vous parle dans la chronique d’aujourd’hui de ma notion du féminisme. S’il devait être accompagné par une bande-son dans l’idée qu’il commence par soi et finit par soi, nul doute que ce titre de la lumineuse Jill Scott y figurerait. Who Is Jill Scott? Words and Sounds Vol. 1, son tout premier album, celui qui l’a fait connaître, fête aujourd’hui ses 20 ans ( ou plutôt hier, 18 juillet).
Mais pour moi, c’est ce titre, Golden, extrait de la suite de ce premier album, Beautifully Human: Words and Sounds Vol. 2 qui en a fait l’une des mes interprètes favorites et l’a fait rentrer au panthéon des hymnes habillant ma vision de la vie, de ma personne et de ce que j’aimerai incarner.
So, Happy 20th birthday dear Miss Jill Scott!
Et merci pour ce bijou de self-love.
Bonne.s écoute.s et bon dimanche ! Prenez soin de vous.
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(16 Juillet 2020)
(16 Juillet 2020)